Rachel Chidiac
Rachel Chidiac est née à Rachiine (Ras Al Ein ) à Zgharta ( nord du Liban).Elle a fait ses études à l’école des sœurs antonines à Khaldiyeh à Zgharta .En 1994 elle a obtenu le diplôme de l’école normale de Beyrouth dans la spécialité de la langue française. Poétesse bilingue, elle écrit ses poèmes en arabe et en français . Dotée d’un imagination féconde et d’une sensibilité effilée , elle s’investit dans la totalité de ses écrits à dépeindre avec des touches de mots débordant de finesse un univers intérieur habité par une passion amoureuse platonique oscillant entre violence et douceur
Que tes yeux m’excusent !
Que tes yeux m’excusent !
Ö toi aux yeux qui me tuent!
Tes yeux ne se sont-ils pas rassasiés
De rencontrer les miens ?
Qu’est-ce cette envie ardente
Que j’aperçois ?
Qu’est-ce cet amour
Qui me tente ?
Sur les rives des lettres
Naquit ma tristesse
Et la folie de mes pensées
Chercha consolation auprès de toi.
Avec orgueil je t’ai tissé
Un rayon me séduisant
Attisant de feu le lit de mes rêves.
Que tes yeux reçoivent de moi
Mille saluts que je façonne
En mers pleines de corail
Des mers que les lexiques de ma fierté
Ont été tissés
Comme les secrets de leurs perles
Et sur leurs plages l’éclat d’un soleil
Enflamme mes appels.
Ö toi qui me captives avec tes yeux!
Éloigne de moi tes yeux
Rien de toi
Que des rencontres ne me vainquent.
**************************
Ma mémoire s’enfuit de moi
Ma mémoire s’enfuit de moi
Gît endormie entre tes côtes,
Quémande au jasmin un brin de parfum.
Une mélodie de vie me parvient
Avec les ariettes de l’aveu.
Je brise à mon profit le roupillon de l’élan.
Un résidu de féminité tressaillit en moi
Pareil à des débris sur lesquels
Ont été imprimées les blessures.
J’appuie ma tête sur l’accoudoir du chemin
J’attends …
Une aube aux brises de soie approche.
Je ferme les paupières.
Je m’enfuis vers lui telle une fillette.
Sur les lèvres un sourire éclot pour une larme.
Là-bas dans les ombres de mes plaines
Il y a un bout de spectre.
Un soupir pareil à la mélodie d’une flûte
Chatouille mes souffles.
Viendras-tu à l’aube ?
Je t’en conjure ! Dis-moi :
Comment pourrais-tu être
Parfois un débris blessant de l’éloignement
Et parfois un baume pour ma blessure ?
**************************
Courroux
Courroux Ö décembre !
Souffle !
Voici le froid qui point
Sur le front des sentiers
Ö tonnerre gronde !
Ne crois pas que le printemps
Est le spectre du crépuscule
Ce sont des broussailles de roses
Qui ont fané
Ce sont les lèvres de l’aube
Qui se sont tues
L’envie n’est point un culte
Le culte n’est nullement une passion
Et la passion, non plus, n’est pas
Une fleur qui rend la vie aux cœurs
Prépare tes valises ô Temps
Rassemble les rêves
Qui ont somnolé dans ta trousse
Et fuis
Sans t’enquérir
Sur la mort des ruisseaux
Sur des brandons misérables
Sans t’enquérir
Sur la solitude attristante des oiseaux
Sur l’égorgement d’un homme pieux
C’est l‘amour qui est devenu
Aussi aveuglant que le khôl
C’est l’âme qui est une monture
Pour une éternité sans sel
Qui dure infiniment
Fuis ô Temps !
Ne pose aucune question !
Et laisse la gloire
A celui qui a réussi
L’héroïque exploit
De te briser !
**************************
Pour que j’arrive de moi à toi
Pour que j’arrive de moi à toi
Il me faut grimper les sommets des monts
Pour que tu arrives de toi à moi
Il te faut traverser mille déserts
Ainsi, de peur que, de trop de fatigue
Mon cœur ne s’arrête
Et de peur que tu ne meures de soif
J’ai décidé qu'avec nos rêves
Nous habiterons le ciel
--------------------------
Tu es tellement froid
Tu es tellement froid
Tu débordes en blatérant
Comme les fleuves de l’Hiver
Arraches mes souffles
Par le courroux du ciel
Et t’établis en silence
Dans mes terroirs
Trahissant l’amour
Par l'étouffement d'une envie
Froid … Tu es tellement froid
Rachel Chidiac est née à Rachiine (Ras Al Ein ) à Zgharta ( nord du Liban).Elle a fait ses études à l’école des sœurs antonines à Khaldiyeh à Zgharta .En 1994 elle a obtenu le diplôme de l’école normale de Beyrouth dans la spécialité de la langue française. Poétesse bilingue, elle écrit ses poèmes en arabe et en français . Dotée d’un imagination féconde et d’une sensibilité effilée , elle s’investit dans la totalité de ses écrits à dépeindre avec des touches de mots débordant de finesse un univers intérieur habité par une passion amoureuse platonique oscillant entre violence et douceur
Que tes yeux m’excusent !
Que tes yeux m’excusent !
Ö toi aux yeux qui me tuent!
Tes yeux ne se sont-ils pas rassasiés
De rencontrer les miens ?
Qu’est-ce cette envie ardente
Que j’aperçois ?
Qu’est-ce cet amour
Qui me tente ?
Sur les rives des lettres
Naquit ma tristesse
Et la folie de mes pensées
Chercha consolation auprès de toi.
Avec orgueil je t’ai tissé
Un rayon me séduisant
Attisant de feu le lit de mes rêves.
Que tes yeux reçoivent de moi
Mille saluts que je façonne
En mers pleines de corail
Des mers que les lexiques de ma fierté
Ont été tissés
Comme les secrets de leurs perles
Et sur leurs plages l’éclat d’un soleil
Enflamme mes appels.
Ö toi qui me captives avec tes yeux!
Éloigne de moi tes yeux
Rien de toi
Que des rencontres ne me vainquent.
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Ma mémoire s’enfuit de moi
Ma mémoire s’enfuit de moi
Gît endormie entre tes côtes,
Quémande au jasmin un brin de parfum.
Une mélodie de vie me parvient
Avec les ariettes de l’aveu.
Je brise à mon profit le roupillon de l’élan.
Un résidu de féminité tressaillit en moi
Pareil à des débris sur lesquels
Ont été imprimées les blessures.
J’appuie ma tête sur l’accoudoir du chemin
J’attends …
Une aube aux brises de soie approche.
Je ferme les paupières.
Je m’enfuis vers lui telle une fillette.
Sur les lèvres un sourire éclot pour une larme.
Là-bas dans les ombres de mes plaines
Il y a un bout de spectre.
Un soupir pareil à la mélodie d’une flûte
Chatouille mes souffles.
Viendras-tu à l’aube ?
Je t’en conjure ! Dis-moi :
Comment pourrais-tu être
Parfois un débris blessant de l’éloignement
Et parfois un baume pour ma blessure ?
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Courroux
Courroux Ö décembre !
Souffle !
Voici le froid qui point
Sur le front des sentiers
Ö tonnerre gronde !
Ne crois pas que le printemps
Est le spectre du crépuscule
Ce sont des broussailles de roses
Qui ont fané
Ce sont les lèvres de l’aube
Qui se sont tues
L’envie n’est point un culte
Le culte n’est nullement une passion
Et la passion, non plus, n’est pas
Une fleur qui rend la vie aux cœurs
Prépare tes valises ô Temps
Rassemble les rêves
Qui ont somnolé dans ta trousse
Et fuis
Sans t’enquérir
Sur la mort des ruisseaux
Sur des brandons misérables
Sans t’enquérir
Sur la solitude attristante des oiseaux
Sur l’égorgement d’un homme pieux
C’est l‘amour qui est devenu
Aussi aveuglant que le khôl
C’est l’âme qui est une monture
Pour une éternité sans sel
Qui dure infiniment
Fuis ô Temps !
Ne pose aucune question !
Et laisse la gloire
A celui qui a réussi
L’héroïque exploit
De te briser !
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Pour que j’arrive de moi à toi
Pour que j’arrive de moi à toi
Il me faut grimper les sommets des monts
Pour que tu arrives de toi à moi
Il te faut traverser mille déserts
Ainsi, de peur que, de trop de fatigue
Mon cœur ne s’arrête
Et de peur que tu ne meures de soif
J’ai décidé qu'avec nos rêves
Nous habiterons le ciel
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Tu es tellement froid
Tu es tellement froid
Tu débordes en blatérant
Comme les fleuves de l’Hiver
Arraches mes souffles
Par le courroux du ciel
Et t’établis en silence
Dans mes terroirs
Trahissant l’amour
Par l'étouffement d'une envie
Froid … Tu es tellement froid
