تريدُ أن تصيرَ شاعراً ؟
عليكَ أن تطيرَ أولاً .
لا تستطيع ؟
تعلّمه , وقبل أن تضعَ ورقة بيضاء
أمامكَ , وقلماً من بقالٍ أعمى
*
إني ازحفُ مثل تمساحٍ
مبتعداً عن منشدين في قاعات المدن
اغلقُ عينيّ لأرى الطريق الى الابدية
اجدهُ مكتظاً بمجرمين تحمّموا في معابد
*
لستُ إبن ميمون لأكتبَ , أنا ألآخر , دليل الحائرين
لن يقيمَ أحدٌ حداداً عليّ لثلاثة أيام
في مصر وسوريا أو في الفيليبين
وحتى لثلاث ساعات .
ستتطلعُ إليّ جبالٌ وبحيرات
قبل أن تختفي ,
موانىء تزيّنها أحلام أباطرة
ومدنٌ تعجّ بأوهامِ أولين .
ستمرّ قرونٌ وسطى لتلقي نظرةً أخيرة
ثم يصلُ تشيخوف حاملاً سلة كرزٍ
من بستانٍ لم يعدْ في أي مكان ,
والعم تولستوي واقفاً , ملوّحاً أمام كوخه القديم
نعم كنتُ مع قبائلَ غزت بحاراً ومحيطات
وفي النهايةِ شاركتُ عصيان جنود البارجة بوتمكين .
ذات فجرٍ قررتُ أن أفرّ , متتبعاً آثار حيواناتٍ هاجرتْ
وفي الطريقِ سممتني عنكبوتٌ , فرقصتُ طوال ليلةٍ
حتى خرجَ السمّ من جسدي
لستُ إبن ميمون لأكتبَ , أنا ألآخر , دليل الحائرين
أو أعتني بألأيوبي صلاح الدين , طبيباً وناصحاً
يكفيني ما تعلمتُ من إبن رشد
سأبقى أغني لأبن حزمٍ من طوق الحمامة
حتى نفسي ألأخير
*
صلاح فائق
Tu veux devenir poète
Tu dois voler en l’air d’abord
Tu ne peux pas ?
Apprends-le
Bien avant de mettre une feuille blanche
Devant toi
Et un stylo acheté d’un épicier aveugle
*
Je rampe comme un crocodile
M’éloignant de chanteurs dans des salles des villes
Je ferme mes yeux pour voir
Le chemin vers l’éternité
Je le trouve plein de criminels
Ayant pris un bain dans des temples
*
Je ne suis pas Ben Mimoun pour écrire
Moi aussi, le guide des confus
Personne ne fera mon deuil pendant trois jours
En Egypte, en Syrie ou aux Philippines
Même pour trois heures
S’impatientent pour moi des montagnes et des lacs
Avant de disparaitre
Des ports embellis par les rêves de barons
Et des villes pleines des illusions des premiers et anciens imposteurs
Passeraient des siècles pour jeter un dernier regard
Puis arriverait Tchekhov portant un panier de cerises
D’un jardin de nulle part
Et l’oncle Tolstoï debout agitant sa main
Devant sa vieille hutte
Oui j’étais avec des tribus ayant envahi des mers et des océans
Et j’ai participé, enfin, à la rébellion des soldats du cuirassé Potemkine
Une certaine aube j’ai décidé de fuir
Poursuivant les traces d’animaux ayant migré
Sur mon chemin, une araignée venimeuse m’a piqué
J’ai dansé toute la nuit
Jusqu’à ce que son venin
Sorte de mon corps
Je ne suis pas Ben Mimoun pour écrire
Moi aussi, le guide des confus
Où que je m’occupe d’El Ayoubi Salah Eddine
Comme médecin et conseiller
Ce que j’ai appris d’Averroès me suffit
Je chanterai toujours pour Ibn Hazm
A partir de son « collier de pigeon »
Jusqu’à mon dernier souffle
Salah Faik
Traduit par Noureddine Neggaz
