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بول نويسلا بيونق | محمد صالح بن عمر | Paul Nwesla Biyong

Written By هشام الصباحي on الجمعة، 8 مايو 2015 | مايو 08, 2015

Paul Nwesla Biyong
Paul Nwesla Biyong est né le 3 novembre 1978 à Douala ( Cameroun). Une voix poétique limpide, authentique et singulière bien qu’elle soit trempée dans les couleurs de l’imagerie africaine pleine de nuances et de subtilités. Thématiquement, sa poésie s’inscrit dans le genre dit réalisme critique. Profondément préoccupé par la réalité dégradée en Afrique sur tous les plans, il élève une voix dénonciatrice ne ménageant ni les étrangers de tout bord qu’il accuse d’hégémonie et d’exploitation ni les Africains qui lui paraissent passifs et peu soucieux de défendre leur continent. Stylistiquement, son écriture est hautement imagée et presque épurée des sens dénotatifs.
Fils de l’Immonde
Il n’y a plus d’amour
Ni pour la morale ni pour la justice
En l’être contemporain
La ruine en maraude est une machine implacable
Qui biaise gruge brise puis broie tout
Transforme l’anormal en mortelle norme
D’étranges tranches de nuit
Infectent ce jour éteint où
L’espoir à la voix cassée déchante
Les délires des fils de l’Immonde
Ont de longues mèches gluantes
Qui agrippent proches et passionnés
De curieuses ventouses aux extrémités
Aspirent lucidité et bon sens
Aucune goutte de l’essence vitale n’est épargnée
Les corrompus ont le cœur à l’outrage
Mener à la dégénérescence tout ce qui reste d’humain
Que la putrescence en leur sein emplisse le cosmos !
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LA PASSION
Les muettes masures moyenâgeuses
Ont fait place aux immenses et captieux palais de cristal de marbre et d’or
Où de longues défenses d’ivoire ceintes de perles se dressent en piliers capiteux
Sur un épais tapis de velours masquant les charniers d’un peuple famélique profondément spolié
Et leurs luxuriantes cylindrées couvant des centaines de chevaux prennent essence
Dans les guerres pérennes motivées par l’acquisition du noir sang du sol
Que vaut la vie d’un humain quand le monde s’emplit de particules cyanhydriques
Tout contribue au mortel étouffement
L’acte fixé est l’asphyxie à l’heure de la bataille pour la sauvegarde du poète
Cet extralucide qui resquille dans les dimensions subtiles
Au front
Des cris de douleur incommensurable déchirent la nuit omnipotente
Mais la passion du poète célèbre déjà la lumière vigoureuse
Des aurores victorieuses !
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Ton feu
Une chose est d’admettre que le drap des ténèbres
Enveloppe l’œil en or du jour et
Une autre que l’action de l’humain l’eut percé
La peur de l’échec a accroché à la hanche de l’amertume
Les perles de l’espérance pour notre perte
Ainsi nos soucis serinent sinistres cendres avant disparition
Du crépuscule à l’aurore
Tu es mon échappatoire Ève
Ta présence m’insuffle l’énergie suffisante pour franchir
Des colonnes enflammées dressées devant moi
Ton attention initie en moi amour et tendresse
Prête un sens à mon combat femme
Rappeler à l’homme sa mansuétude et sa commisération
Libéré par ton feu il n’y a plus de cage ni de nom de maître gravés sur ma peau !
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Je ne suis pas encore mort
Je ne suis pas encore mort
Les nuages se sont arqués
Pressant leurs poumons aqueux pour vomir sur moi
Un août noyé tant il n’a cessé de pleuvoir sur Douala
Et tous ces commieksants sinois
Qui nous rongent de l’intérieur comme une toux virale
Des ombrelles qui ne résistent même pas au vent
Des caniveaux qui débordent à la première pisse des cieux
Le string qui s’effiloche dès qu’elle gratte où ça démange
Des chaussures qui perdent leurs semelles quand on presse le pas
Tellement trivial alors passons
Je ne suis pas encore mort
Crains-tu la menace Rouge
J’ébola par-ci par-là Boko Haram
Comme la terre d’Ariel Charogne aussi je tue
Sous le nez des Gendarmes tus qui soupirent pour l’A-fric
Qui elle se re-belle tant ses formes attirent et son sein riche
Arrache un surprenant taux de croissance
Pourtant le prix de l’essence flambe
Le pas peuple crie
Il n’y a pas de travail mais des demeures détruites…à raison
Passons
Je ne suis pas encore mort
Innocent attend la préface de son recueil
Le Phénix se demande bien si je ferai carrière littéraire
La fermeture des frontières avec le Nigeria coupe ma course vers un autre titre
Julienne et ses frères iraient facilement à l’école
Si je ne m’investissais pas autant en babioles
C’est bien décousu tout ça je sais
Mais je ne suis pas encore mort
Seulement je commence franchement à détester ce mois
Out.
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