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Mohammed Benmiloud | Le Géant

Written By هشام الصباحي on الجمعة، 22 أغسطس 2014 | أغسطس 22, 2014

Mohammed Benmiloud
Le Géant 
Traduit de l'arabe par Salaheddine Lakhdari

Abdelhadi était très grand de taille, il est resté sage des années durant, avant qu’on ne lui fasse perdre la raison. Il était sportif aussi, mais sa trop grande taille n’allait pas très bien avec cette pratique d’haltérophilie, car il était resté honteusement très maigre d’en bas, des hanches jusqu’aux jambes, mais avec des muscles bien ronds d’en haut, tel ces héros du Cinéma. Il a pu avoir une bien-aimée, que l’on peut qualifier de belle, surtout de profil ou lorsqu’elle sourit, là elle paraît plus convaincante. Elle n’était pas assez grande de taille pour aller avec la sienne, mais elle ne collait pas au sol, non plus. Lorsqu’ils vont sur leur chemin ensemble ou qu’ils en reviennent, ils ont l’allure d’un vrai couple, à qui rien ne manque, sauf que pour qui y regarde avec plus de curiosité, l’on déduit qu’Abdelhadi est beaucoup trop grand pour Nadia, ou du moins, plus grand qu’elle, plus qu’on ne puisse l’ignorer, ou alors c’est que le problème est en Nadia et non pas en Abdelhadi, car ce serait peut-être elle qui est trop petite, et non pas lui qui est trop grand, bien que Nadia lorsqu’elle marche seule sur la route, personne ne peut savoir si elle était grande ou petite.
Le curieux qui n’a rien pour se distraire sinon épier les gens, commence par deviner autre chose, et poser de troublantes questions, comme par exemple : comment Abdelhadi pourrait-il embrasser Nadia étant debout ?! Ou bien plus encore, comment pourrait-il le faire…au lit ! Il serait obligé de trop se courber, et elle serait obligée pour sa part, de se mettre sur la pointe des pieds, mais malgré cela, sa bouche n’atteindrait pas la sienne ! et même sur le lit, lorsque Nadia est allongée, Abdelhadi serait toujours obligé de s’asseoir et de toucher le plafond de sa tête, car il lui serait impossible de s’allonger sur le lit conjugal ordinaire, sauf en position de triangle, et dans cette position, ses genoux auraient poussé Nadia tellement loin de lui, de manière à ce qu’à chaque fois qu’il désire l’embrasser, il la fait tomber du lit. 
Le curieux ne sait même pas qu’Abdelhadi s’appelle Abdelhadi, et que Nadia s’appelle Nadia, mais il continue à deviner avec intérêt, croisant les mains derrière le dos, marchant sereinement sur le trottoir bordé d’arbres, se retournant de temps à autre vers l’arrière pour voir comment paraîtraient Abdelhadi et Nadia de dos, lorsqu’ils s’éloigneraient lentement, et est-ce que Nadia disparaîtrait lorsqu’ils s’éloigneraient trop à cause de sa petite taille, et qu’il ne verrait plus qu’Abdelhadi grâce à sa grande taille légendaire ? il pousse du pied un caillou du trottoir vers le milieu de la chaussée déserte de voitures en cette heure, et devine : comment pourraient-ils s’accepter mutuellement en tant que mari et femme, s’ils allaient se priver à jamais même d’un baiser ? Et puis si l’échange de baisers était impossible entre eux, alors que c’est facile, comment pourraient-ils faire les autres choses pour avoir des enfants ? Le curieux sait qu’il marche seul sur le trottoir cet après-midi, qu’il se parle sans voix, et qu’il entend clairement sa parole intérieure silencieuse, alors il commence à deviner sans avoir honte, et à appeler les choses par leur nom.
Il se demande ébahi : lorsque le pénis d’Abdelhadi se dresse et devient au moins de la taille de Nadia, si l’on prend la taille insensée d’Abdelhadi en compte, il ne serait donc pas concevable qu’il soit plus grand qu’un poteau électrique, alors que la taille de son pénis ne dépasse pas celle d’un coup angle. Alors, comment pourrait-il pénétrer Nadia avec un pénis plus grand qu’elle pour avoir des enfants ? Et comment l’embrasserait-il ? Et comment et comment et comment ? 
Puis il voit en cela quelque logique à laquelle il n’avait pas fait attention en devinant, alors il se rattrape en imaginant Nadia allongée normalement sur le lit, tandis qu’Abdelhadi est allongé en position d’un géant triangle isocèle, les deux étant nus, qu’il y a une musique douce qu’émet le gramophone, une lumière rouge tamisée de la chambre-à-coucher, et une forte odeur d’eau-de-Cologne. Abdelhadi tend son pénis de sa position sans bouger, il le tend à Nadia, qui le prend de la main, comme un jardinier qui prend un tuyau d’arrosage, elle le plie à droite puis à gauche jusqu’à ce qu’elle le ramène entre ses jambes, de façon à ce que sa longueur dans sa main soit celle d’un ordinaire pénis en plastique, après quoi elle ouvre ses jambes, et son vagin apparaît tel un petit jardin à côté de la maison, et elle commence à l’irriguer avec le tuyau, Abdelhadi dodelinant sur place sans bouger, se délectant et criant à haute voix, elle aussi se pliant à gauche et à droite de plaisir, regardant le plafond, pas Abdelhadi, celui-ci la regardant de loin allongée sur le dos, séparés d’un demi-mètre au moins comme s’ils se masturbaient, ou comme si ce n’était pas Abdelhadi qui la baisait, mais son seul pénis ! 
Le curieux se retourne, et trouve que le couple a disparu, malgré la taille d’Abdelhadi qui touche les nuages de sa tête à peu près. Le curieux continue son chemin en devinant : comment une petite femme, pourrait-elle tomber enceinte d’un fœtus géant ? Il s’imagine son ventre de femme enceinte, et qu’elle ne pourrait guère se mettre debout et marcher, elle ramperait seulement, parce que son ventre serait plus grand qu’elle, et il en déduit l’impossibilité de voir en sortir un bébé après douze mois accomplis, et que ce serait là un gros problème que ne pourrait solutionner le fait de deviner. 
Le curieux se sent fatigué, ou alors il décide de s’occuper à deviner autre chose, il avance en plongeant la main dans son pantalon, puis après s’être retourné à gauche et à droite, il fait bouger sa main dans le pantalon énergiquement, comme s’il secouait un flacon de médicament avant de l’ouvrir et le boire. Il paraît très grand de dos, plus grand que les arbres du trottoir, il se baisse de cette hauteur pour ramasser un mégot jeté sur le trottoir, le met dans la bouche, et l’allume ostensiblement avec un briquet imaginaire. 
Un jour Abdelhadi est parti avec Nadia sa bien-aimée à la plage, il était assis sur la serviette tandis que Nadia bronzait allongée, portant des lunettes de soleil. Le dos d’Abdelhadi parut bien musclé et harmonieux de loin, luisant sous le soleil de gouttelettes d’eau. Nadia lui dit : Abdelhadi chéri, s’il-te-plaît enfouis tes pieds, tes jambes et tes cuisses dans le sable. Ses jambes atteignaient le bord de la plage, les gens étaient obligés de sauter par-dessus pour passer, quelques-uns trébuchèrent même et tombent. Abdelhadi songea aux paroles de Nadia. Il les trouva sensées et pleines d’amour, il décida alors de commencer à creuser un interminable tunnel dans le sable. Il dit à Nadia : je t’aime. Elle lui répondit en regardant derrière ses lunettes ses muscles ronds : je t’aime moi aussi. Il lui tondit alors le tuyau pour qu’elle irrigue la mer. Il était alors, encore sage.

العملاق:

كان عبد الهادي طويلا جدا، ظل عاقلا لسنوات، قبل أن يفقدوه عقله. كان رياضيا أيضا، لكن طوله المبالغ فيه لم يناسب رياضة حمل الأثقال تلك، إذ ظل هزيلا جدا من تحت بشكل مخزٍ ابتداء من خصره حتى ساقيه، ومفتول العضلات كأبطال السينما من فوق. استطاع أن يحصل على حبيبة يمكن القول عنها حقا إنها جميلة، خصوصا من الجانب أو حين تبتسم، تبدو مقنعة أكثر. لم تكن طويلة جدا لتناسب طوله الفاره، لكن، أيضا لم تكن ملتصقة بالأرض. حين يذهبان في الطريق معا أو يأتيان يبدوان كزوج حقيقي، لا ينقصه شيء، سوى أن الذي يركز أكثر بفضول قد يستنتج أن عبد الهادي أطول بكثير من نادية، أو على الأقل أطول منها بشكل لا يمكن تجاهله، أو أن المشكل في نادية وليس في عبد الهادي، إذ ربما هي القصيرة إلى ذلك الحد وليس عبد الهادي هو الطويل، رغم أن نادية حين تمشي وحدها في الطريق لا يمكن لأي كان أن يستنتج لا أنها طويلة ولا أنها قصيرة. الفضولي الذي ليس لديه شيء يسليه سوى مراقبة الناس يبدأ بتخمين أشياء أخرى وطرح أسئلة محيرة، كأن يتساءل: كيف سيستطيع عبد الهادي تقبيل نادية وهما واقفان؟! بل كيف سيستطيع ذلك حتى وهما نائمان! سيضطر للانحناء كثيرا، وستضطر هي للوقوف على أصابعها ورغم ذلك لن يصل فمه إلى فمها! حتى فوق السرير حين تكون نادية مضطجعة سيضطر عبد الهادي دائما للجلوس وملامسة السقف برأسه، إذ يستحيل أن يضطجع فوق سرير الأزواج العادي إلا في وضعية مثلث، وفي هذه الوضعية ستكون ركبتاه قد دفعتا نادية بعيدا جدا عنه بحيث كلما اقترب لتقبيلها إلا وأسقطها عن السرير.
الفضولي لا يعرف حتى أن اسم عبد الهادي هو عبد الهادي، وأن اسم نادية هو نادية، لكنه يواصل التخمين باهتمام عاقدا يديه خلف ظهره مطمئنا في مشيته على الرصيف الذي على حافته أشجار، ملتفتا بين الفينة والأخرى إلى الخلف كي يرى كيف يبدو عبد الهادي ونادية من الظهر وهما يبتعدان بالتدريج وهل ستختفي نادية حين يبتعدان كثيرا بسبب قصرها ويبقى يرى فقط عبد الهادي بسبب طوله الأسطوري؟ يركل حجرا من على الرصيف إلى وسط الشارع الفارغ في تلك الساعة من السيارات ويخمن: كيف يقبلان ببعض زوجا وزوجة إذا كانا سيحرمان إلى الأبد حتى من قبلة! ثم إن كان تبادل القبل مستحيلا بينهما وهو سهل إذن كيف سيفعلان الأشياء الأخرى من أجل إنجاب الأطفال؟ يعرف الفضولي أنه وحده يتمشى على الرصيف في ذلك المساء وأنه يكلم نفسه دون صوت ويسمع كلامه الصامت داخل نفسه بوضوح فيبدأ بالتخمين دون خجل وبتسمية الأشياء بمسمياتها. يتساءل باندهاش: حين يقف قضيب عبد الهادي فسيصير على الأقل بطول نادية إذا أخذنا طول عبد الهادي غير المعقول بعين الاعتبار، إذن من غير المستساغ أن يكون أطول من عامود الكهرباء بينما قضيبه بطول مقص الأظافر. إذن كيف سيدخل في نادية قضيبا أطول منها كي ينجبا الأولاد؟ وكيف سيقبلها؟ وكيف وكيف وكيف؟ ثم يبدو له في ذلك الأمر بعض المنطق الذي لم ينتبه له وهو يخمن، فيستدرك متخيلا نادية مضطجعة على السرير اضطجاعا عاديا بينما عبد الهادي مضطجعا في وضعية مثلث عملاق متساوي الساقين، وكلاهما عار، وهناك موسيقى ناعمة قادمة من الغرامافون، وإضاءة حمراء لغرفة النوم، ورائحة قوية للكلونيا. يمد عبد الهادي قضيبه من وضعيته تلك دون أن يتحرك، يمده لنادية، تمسكه في يدها كما يمسك الحدائقي خرطوم مياه الري، وتثنيه يمينا ويسارا حتى تصل به إلى بين ساقيها فيكون طوله الفاضل في يدها هو طول قضيب بلاستيكي عادي، بالتالي تفتح ساقيها قليلا، يبدو فرجها كحديقة صغيرة جنب البيت، وهي تبدأ بسقيه بخرطوم المياه، وعبد الهادي يترنح في مكانه دون حركة، ويتلذذ، ويصرخ بصوت مرتفع، وهي أيضا تتلوى يمينا ويسارا من اللذة ناظرة إلى السقف وليس إلى عبد الهادي، وعبد الهادي ناظر إليها من بعيد وهي مضطجعة على ظهرها تفصل بينهما مسافة نصف متر على الأقل كأنهما فقط يستمنيان، أو كأن الذي يضاجعها ليس هو عبد الهادي، بل قضيبه فقط!
يستدير الفضولي فيجد أن الثنائي قد اختفى عن الأنظار رغم طول عبد الهادي الذي يكاد يلمس السحاب برأسه. يواصل الفضولي طريقه مخمنا: كيف ستحبل امرأة قصيرة بجنين عملاق؟ يتخيل بطنها وهي حامل، وأنها لن تستطيع أبدا الوقوف والمشي، فتزحف فقط، لأن بطنها تصير أكبر منها، فيستنتج استحالة خروج ذلك الجنين من هناك بعد تمام إثني عشر شهرا فتكون مشكلة كبيرة يعجز التخمين عن حلها. يتعب الفضولي أو يقرر الانشغال بتخمينات أخرى حول شيء آخر، يتقدم وقد أدخل يده داخل سرواله، ثم بعد أن يلتفت يمينا ويسارا يحرك يده داخل السروال بسرعة جيئة وذهابا كشخص يرج قنينة الدواء قبل أن يفتحها ليشربها. يبدو من الخلف طويلا جدا، أطول من أشجار الرصيف، ينحني من ذلك العلو ليلتقط عقب سيجارة مرمي حذاة الرصيف، يضعه في فمه ويشعله بخيلاء بولاعة وهمية.
ذات مرة ذهب عبد الهادي رفقة حييبته نادية إلى الشاطئ، كان جالسا على الفوطة بينما نادية مضطجعة تتشمس وعلى عينيها نظارات شمسية كبيرة. بدا ظهر عبد الهادي مفتول العضلات ومتناسقا من بعيد وهو يلمع في الشمس بقطرات الماء. قالت له نادية: عبد الهادي من فضلك يا حبيبي أدخل قدميك وساقيك وفخذيك داخل الرمال. كانت قدماه تصلان حتى الشاطئ، والمارة يضطرون للقفز فوقها كي يمروا، وبعضهم يتعثر بها فيسقط. تأمل عبد الهادي كلام نادية. وجده معقولا ومفعما بالحب، فقرر البدء بحفر نفق لا نهائي في الرمال. قال لنادية: أحبك. ردت عليه وهي تنظر إلى عضلاته المفتولة من خلف النظارات: أنا أيضا أحبك. فمد لها خرطوم المياه من تحت الرمال لتسقي به البحر. كان مايزال عاقلا حينها.



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